jeudi 19 mai 2016

Après Majda el Roumi, retour sur Djamel Laroussi

Un court article aujourd'hui car je vous propose de découvrir un petit extrait d'un concert donné par Djamel Laroussi il y a quelques années.

Je vous laisse apprécier la prestation !


 


Tariq Ramadan

mardi 3 mai 2016

Musique marocaine : zoom sur le châabi


Après une petite pause ciné avec Soderbergh (sexe, mensonges et vidéo, effets secondaires), moi Tariq Ramadan vous propose de continuer à découvrir la musique marocaine avec cette fois-ci un autre genre : le châabi !

Cette appellation désigne en vérité deux sous-genres :

Le châabi rural ou aïta

Il faut d’abord savoir que le mot « aïta » correspond en français à «cri, appel, complainte ». Plus précisément, l’appel de la tribu, le retour aux ancêtres. C’est un genre que l’on trouve beaucoup dans les régions de Doukkala, Chaouia et Abda, trois zones situées dans l’axe Casablanca-Safi.
Si les thèmes abordés par l’aïta sont essentiellement la beauté, l’amour, le plaisir et la nature, l’aïta est aussi considéré comme un chant de révolte transgressif.

Haja Hamdouia, Abdellah el Bédaoui, Khalid Bouazzaoui ou encore Fatna Bent Houceine font partie des artistes les plus populaire de ce genre musical.


Le chaâbi citadin dont le ghiwane

Influencé par la musique andalouse, le châabi citadin trouve ses racines dans de nombreux styles musicaux ruraux (taqtouqa, châabi rural) avant de s’enrichir de rythmes nouveaux. Essentiellement chanté en darija (arabe dialectique), c’est un style festif représentant donc un bon complément à la danse. Petite particularité : il est commun aux juifs et musulmans.

Le châabi ghiwane provient étymologiquement parlant du groupe Nass El Ghiwane. On y retrouve au niveau des sonorités un mélange de folklore local et de latino, roots, reggae auquel s’ajoutent bien entendu des chants arabes interprétés de manière scandée.

En termes de références, je choisirais de citer Houcine Slaoui, Mike Karoutchi, Abdessadeq Cheqara pour le châabi citadin et le groupe Jil Jilala ou Lemchaheb pour le style ghiwane.


Pour d’autres articles sur la musique je vous rappelle que vous pourrez en savoir plus sur certains de mes artistes favoris comme Majda el Roumi, le groupe Ketama, Djamel Laroussi…et encore d’autres à venir.


Tariq Ramadan

samedi 23 avril 2016

Steven Soderbergh : effets secondaires


Un petit article orienté cinéma aujourd’hui avec la présentation d’un film réalisé par Steven Soderbergh. Petit rappel : Tariq Ramadan vous avait proposé d’en savoir plus sur le réalisateur de Sexe, Mensonges et Vidéo au cours d’un des premiers articles de ce blog.
La suite logique étant de présenter l’un de ses films, je vais maintenant vous parler du long-métrage « Effets secondaires » sorti en 2013.

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Synopsis du film

Un homme du nom de Martin Taylor sort de prison après une peine de 4 ans suite à un délit d’initié. Il retrouve alors Emily, son épouse, qui suite à une tentative de suicide, se fait prescrire un traitement pour soigner la dépression dont elle souffre.
Mais ce traitement s’avère peu efficace ; son psychiatre Jon Banks lui prescrit alors une nouvelle molécule psychotrope.
Peu de temps après, la police retrouve la femme de Martin ensanglantée devant le cadavre de son mari et avec un couteau à la main, sans que celle-ci ne se souvienne de quoi que ce soit.
L’avocat d’Emily suspecte la molécule du traitement comme responsable de l’état de la patiente au moment des faits ; l’évènement tragique compromet donc sérieusement la réputation du psychiatre.

Similitudes avec sexe, mensonges et vidéo et critique personnelle

« Effets secondaires » est l’occasion de retrouver la « marque de fabrique » de Steven Soderbergh (déjà présente dans « sexe, mensonges et vidéo ») à plusieurs reprises : un scénario habile, des personnages ambigües sont autant d’éléments qui caractérisent, une fois de plus, le cinéma de Soderbergh.
Si « effets secondaires » présente parfois quelques longueurs, on se laisse néanmoins porter par l’intrigue tout en étant partagé entre compassion et rancœur envers les protagonistes. Je vous conseille donc vivement ce film, et n’en dis pas plus pour ne pas gâcher l’intrigue (ou spoiler comme l’on dit dans le monde du cinéma)



Tariq Ramadan

mercredi 20 avril 2016

Concert Majda el Roumi à Constantine


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Concert à Constantine

Mercredi dernier (19 avril), la célèbre chanteuse libanaise Majda el Roumi est revenue à Constantine en Algérie pour y donner un concert accompagnée de sa chorale et son orchestre. Elle y a interprété de nombreux de ses chansons cultes comme Ma hada bi ali, Ayanak, Inta ana, Tsawir mai ou encore Ouhibouka jidan. C’est la salle Ahmed Bey qui a accueilli Majda plus de 19 ans après son concert dans cette ville.

Un véritable succès

La salle comble et le ravissement des fans de la chanteuse sont autant de preuves du succès de la prestation. Majda a à cette occasion repris avec plein d’émotion le poème jordanien Haydar Mahmoud via lequel ce dernier propose une critique de la situation politique arabe d’aujourd’hui. Majda a d’ailleurs déclaré souhaiter s’inspirer de poèmes algériens pour ses compositions futures, ce qui je pense irait à merveille avec ses sonorités variées aussi bien jazz que romantiques ou classiques.


 Je vous invite à retrouver l'article complet sur cet évènement via le site elwatan.com

Tariq Ramadan

jeudi 7 avril 2016

La musique marocaine : les musiques berbères

Pour continuer dans la lancée « musicale » avec Majda, Djamel Laroussi et Ketama, je compte vous présenter les différents styles de musiques marocaines (grandes tendances, suggestions d’artistes) au cours des prochains articles. Commençons maintenant par la musique berbère!

Les origines de la musique berbère

La beauté des paysages marocains a donné l’inspiration à ce style de musique à la fois poétique et gai et aux timbres multiples. On retrouve dans la musique berbère une véritable identité marocaine aux différentes nuances via plusieurs variantes régionales que Tariq Ramadan va maintenant vous présenter en quelques lignes.

Différents styles

La reggada

Originaire de la région du Rif oriental au nord-est du pays, la reggada provient de la aarfa, une danse guerrière celle des Rifains et se caractérise par des mouvements d’épaule, l’usage d’un bâton ou d’un fusil, et frappements de pieds au sol en rythme avec les percussions. Plusieurs instruments traditionnels viennent composer les musiques de la reggada comme le galal, la tamja, le zamar, le adjoun ou la ghaïta. Au niveau des paroles, les chansons abordent généralement les thèmes de l’amour et de la tristesse. Parmi les grands artistes de la reggada citons par exemple Rabeh Mariouari, Najat Alhoceima, Talbi One, Mohamed el Berkani ou encore Rachid Kasmi.

La musique chleuh

Caractérisée par des paroles poétiques, la musique chleuh a joué un véritable rôle précurseur face à certains problèmes sociaux de la région dont elle provient (de la chaîne montagneuse du Haut-Atlas jusquà Guelmim, au sud-ouest du Maroc). Aabou Zane, Idir Brahimi, Hadda Ouakki ou Oussidi Ftah sont quelques-uns des artistes du chleuh. S’il s’agit à la base d’un style de musique folklorique, il tend néanmoins à se moderniser au fil des années.

La dakka marrakchia

Ce style musical traditionnel berbère provient de la ville de Marrakech. Les artisans ont largement contribué au développement de la dakka car ils fabriquaient des plateaux en cuivre sur lesquels ils se sont aperçus pouvoir frapper pour jouer des rythmes harmonieux. Ils se sont ensuite rassemblés pour constituer des groupes et fait preuve d’une impressionnante rythmique. Vous l’aurez compris, les percussions sont au cœur de la musique dakka. Mais pas seulement : le chant masculin accompagné de choristes est également l’une des caractéristiques de cette musique.
Au Maroc on écoute de la dakka à l’occasion de fêtes de familles mais aussi de festivals. Elle est également présente à l’étranger ce qui a notamment donné naissance à des adaptations régionales et nationales (ex : France, Belgique, Pays-Bas)


Vous l’aurez compris, il n’existe pas qu’un seul type de musique berbère mais une multitude. A vous de découvrir lequel est votre favori !


Tariq Ramadan 

mercredi 23 mars 2016

Le guitariste Djamel Laroussi

Après la chanteuse Majda el Roumi et le groupe espagnol Ketama, Tariq Ramadan vous présente maintenant un autre de ses artistes préférés : le chanteur guitariste Djamel Laroussi

Biographie D. Laroussi

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Enfance

Djamel Laroussi est un musicien auteur, chanteur, compositeur, arrangeur, bassiste, percussionniste et guitariste originaire d’Alger. Né en 1966, il grandit bercé aux sons des musiques traditionnelles de sa ville natale (Raï, Chaâbi), et de morceaux plus contemporains diffusé sur les ondes à cette époque (Beatles, Stevie Wonder etc)

Premiers pas vers la musique

A l’âge de 10 ans, Laroussi étudie la musique andalouse au conservatoire d’Alger où il apprend le solfège et le chant. C’est à partir de 13-14 ans qu’il s’intéresse vraiment à la guitare, lorsque son oncle lui fait la surprise de lui en offrir une. Par la suite, Djamel part étudier à Cologne (Allemagne) à la Haute École de Musique où il découvre le jazz qu’il définit d’ailleurs comme « la musique par excellence » et « plus riche et plus élaborée que n’importe quelle autre musique ». C’est sous cette influence jazz que Djamel Laroussi élaborera ses propres compositions en y ajoutant des sons issus de la musique traditionnelle maghrébine ainsi que des sonorités pop et rock. Cette musique traditionnelle fait d’ailleurs l’objet de son mémoire sur le thème de la musique Raï en 1995.

Carrière professionnelle

Le musicien réalise son premier « vrai concert » en Allemagne, dans une salle d’environ 400 personnes, et c’est un véritable succès. Il y accompagne un ami de l’université ; ils jouent tout d’abord leurs morceaux préalablement préparés avant d’attaquer une phase d’improvisation qui enchante le public. En 2010, un rêve de jeunesse de Laroussi se réalise lorsqu’il est engagé en tant que musicien pour la tournée européenne de…Stevie Wonder en personne ! Néanmoins, Djamel préfère les petites scènes aux grandes salles car il favorise la proximité avec le public. Il affirme d’ailleurs « Si l’on choisit d’être musicien, c’est que l’on est un peu fou, il n’y a rien à y gagner, sauf du bonheur ! » (source : interview dans lavoixdunord)
Djamel Laroussi jouera aussi avec d’autres grands noms de la musique jazz comme Steve Williamson, Nelson Veras, Chico Freeman, Billy Cobhman, Richie Beirach, Karim Ziad, Brice Wassy etc.
De nombreux journalistes dans la musique le considèrent parmi l’un des 20 guitaristes les plus talentueux au monde. Fait intéressant et « marque de fabrique » du musicien : Laroussi est gaucher et joue à l’envers sans inverser les cordes de l’instrument. Il chante en arabe algérien, en français ainsi qu’en berbère kabyle.

Discographie et œuvres maîtresses


  • 1998 : Premier album solo, Sapoutaly, hommage à sa mère défunte. L’un des titres de cet album (Dgni ma coffey ) sera d’ailleurs choisi pour intégrer une compilation, New African World Beat.
    album-djamel-laroussi-sapoutaly

  • 2002 : Mazal dont le single Djilalil restera pendant 6 mois au top du hit parade algérien.
  • 2003 : Etoile Filante : le morceau dont le titre de l’album est issu constitue un véritable tournant dans la carrière de Laroussi en restant dans les meilleures ventes durant des mois en Algérie. Ses musiques sont considérées par le magazine allemand Jazzthetik comme « une approche de la musique populaire donnant naissance à un nouveau style, indépendant des stéréotypes et tendances menées par le commerce. »
  • 2004 :Live : album comprenant des prestations live de ses tubes précédents
  • 2007 :3 marabouts : opus dédié à la terre ancestrale du musicien à travers des morceaux pop élaborés et dans une idée de spiritualité. J’ai d’ailleurs découvert que le mot « Sidi » signifie « maître » en arabe en référence au rôle-clé des marabouts : ceci explique notamment la présence de ce termes dans de nombreux noms de villages ou préfecture, comme Sidi Bernoussi le lien ici dont je vous avais précédemment parlé.

Si vous aussi souhaitez découvrir ou redécouvrir les œuvres de Djamel Laroussi, vous pourrez consulter son site officiel ou ma chaîne Youtube perso  sur laquelle je partage des vidéos de mes artistes préférés comme Majda Roumi ou Ketama.

Autres activités

Djamel est très polyvalent et n’a pas exercé seulement dans la musique : philantrope, il a également
 été ambassadeur pour les droits des enfants auprès de l’UNICEF (voir vidéo ci-dessous)



Tariq Ramadan

mardi 8 mars 2016

Distinctions Majda

Tariq Ramadan vous a précédemment présenté Majda el Roumi, chanteuse soprano libanaise. Nous allons continuer à découvrir ensemble cette artiste qui, outre sa voix magnifique et ses œuvres maîtresses, est également une femme d’exception et a reçu plusieurs distinctions dans différents domaines.
Majda a été récompensée en 2009 par l'Université Américaine de Beyrouth pour avoir reversé l'intégralité des recettes de l'un de ses albums à une association caritative aidant les étudiants à financer leur cursus.


Entre 1987 et 2007, elle a en effet remporté par moins de 14 distinctions, soit presque une par année ! Ses récompenses hors-musique ne se sont pas arrêtées là puisqu’elle en a encore remporté 8 autres entre 2007 et 2013. Si la plupart de ses distinctions sont de son pays d’origine le Liban, elle en a également remporté dans d’autres pays comme l’Égypte ou la France. Voyons ensemble ce pourquoi Majda a été récompensée.

  • 1987 : Ordre national du travail de la présidence, Tunisie
  • 1988 : Cèdre d’Or, Liban
  • 1993 : Bouclier de l’assemblée nationale, France
  • 1994 : Bouclier national d’honneur du Cère, Liban
  • 1997 : Certificat de la république démocratique et populaire, Algérie
  • 1999 : Bouclier des médecins sans frontières, France
  • 2000 : Ordre du mérite du syndicat des journalistes, Egypte
  • 2001 : Certificat et bouclier d’honneur par l’ONU (domaines de l’alimentation et de l’agriculture)
  • 2002 : Bouclier de la reine Joor, Jordanie
  • 2003 : Bouclier national de l’honneur, ordre du mérite des officiers, Côte d’Ivoire
  • 2004 : Bouclier d’honneur du Ministère de la Culture, Syrie
  • 2005 : Bouclier de l’information et de la culture, Algérie
  • 2005 : Médaille d’or du cinquantième anniversaire du déclenchement de la libération révolutionnaire, Algérie
  • 2005 : Membre honoraire des étudiants de l’association des bourses d’études à l’université américaine à Beyrouth, Liban
  • 2007 : Membre honoraire de l’association de la prévention de l’ostéoporose et du cadre universel des articulations et maladies des os, Liban
  • 2009 : Doctorat honorifique en sciences humaines de conseil d’administration à l’université américaine à Beyrouth, Liban
  • 2009 : Brevet d’honneur et reconnaissance par l’Association universelle Wordlwide, Liban
  • 2009 : Reconnaissance des efforts au service de l’humanité et de la paix universelle, Liban
  • 2010 : Honneur par l’Eglise catholique, Liban
  • 2010 : Bouclier national de l’honneur, des Arts et des Lettres, Tunisie
  • 2011 : Bouclier national de l’honneur du Cèdre, Liban
  • 2013 : Insigne d’officier auprès de l’ordre des Arts et des Lettres, France
Tariq Ramadan